lundi 23 juillet 2012

Matin, midi et soi

Bahm! J'évite de justesse le bouchon de Champagne, un peu plus et je me le serais pris dans la gueule! Ca aurait été le clou de la soirée, franchement, après le cortège sous la pluie avec l'oncle bourré qui m'a pas lâchée de toute la journée! Ce mec là c'est pire qu'un appendice prêt à exploser...
En tous cas ce mariage là était pas différent des autres...Une grosse meringue, un marié étriqué dans le seul costard qu'il portera de toute sa vie de chauffeur routier, une messe si interminable que j'ai dû me mettre à compter les points lumineux dans l'église pour pas m'endormir...Un repas qui dure 8 heures, des discours à la con, un oncle lourd et bourré avant tout le monde et pour finir, une farandole..C'est trop pour moi.
"Félicitations etc" je rentre.


MMmh c'est quoi cette chaleur sur ma joue? Probablement un reste de rêve. Ya pas de Soleil à travers mes paupières, même pas à travers mes fenêtres...Juste des nuages effilochés qui n'annoncent rien d'autre qu'une journée maussade d'après mariage. J'avoue, je rêve d'un mot doux susurré...Un tout petit "bonjour....bien dormi?" On en rêve toutes, mais peu y ont droit. j'ai beau me goinfrer d'un reste de gâteau d'hier, c'est pas assez. Rien que ce carrelage fendillé sur le mur de la salle de bains, ça me déprime tout sec.
'Faut que je me prépare...des mots doux j'en aurai peut-être bientôt...j'ai un rencard.
Il a pas intérêt à me poser un lapin, sinon...ben sinon rien. Sinon je l'attendrai comme une conne devant la porte du ciné comme prévu et c'est tout.

Un peu d'entrain. Je me bois une petite vodka  tiens...une deuxième, ça me donnera du courage..pas trop, faudrait pas que j'arrive bourrée, je risquerais la chute dans les escaliers et paf! Colonne vertébrale brisée, hôpital, tétraplégique, amours envolées.
Ce soir j'en suis sûre, ma vie va changer.  Ya toujours un truc qui m'arrive quand j'arrive à faire craquer mes doigts, et là, les craquements...je vous dis que ça!
PIROUETTE CACAHUÈTE ALLUMETTE BROUETTE, une bonne grimace, un souffle et soudain, je le sais, le prochain mariage auquel j'assisterai sera le mien!

mercredi 25 avril 2012

BPCZB

Enlever ma veste, enlever la sienne, ne pas regarder, si , la toucher même. Me faire jeter, me faire haïr et insulter. La tatouer pour l'oublier. Partir, maudire et vomir dans les rues de sa ville. Saisir Berlin, saisir son sens et tout brouiller, partir plus loin pour ne pas prendre racine. Pousser le vice jusqu'à l'aube et mettre le pied ailleurs sans y penser. Braver l'interdit, ne plus revenir ici. Voir jusqu'à Prague un goût moisi. Prendre un train sans perdre pied. Ne plus subir un regard vide. Manger pour rester éveillé et régurgiter pour prouver sa présence. Ne plus regarder par la fenêtre taguée. Tirer la langue à ce gamin mal élevé. Ne pas se retrouver à Prague et l'abandonner. Ne pas y passer plus d'une nuit d'insomnie. Haïr Cracovie autant que cette chienne d'amie. Ne rien comprendre et ne rien apprendre. Penser plus loin, encore plus fort, ne pas rester à moitié mort. Reprendre vie sans rien crier. Ne plus partir mais sans rester. Et boire plus vite qu'un mal aimé. Grimper plus haut pour dominer, un règne sans peuple à affamer. Affronter le pic du Z et se dégonfler. Viser Berlin et la rater. Prendre Budapest comme point d'arrêt.
J'ai oublié de rentrer.

mercredi 8 février 2012

R.!

R.! J'aurais jamais pensé qu'on aurait pu se retrouver là tous les deux , et pas pour rien, non, non, la meilleure des raisons nous amène en cette maison, levons nos boissons, R.! T'as retrouvé ton nom!
Sur la Terre indélébile, jamais on a vu quelque chose d'aussi débile, que celle de l'amnésie grotesque d'oublier comment le reste du Monde nous appelle! Moi c'est Charlotte, tout le monde le sait, et toi ton nom, ça y est on l'a retrouvé, ce grand "R", c'est pas Roger, ni Raymond, ni Raoul ou Ramone, non, c'est ROBERT!
À toi Robert! À l'amitié, à toutes ces heures passées à chercher un nom si démodé que toi, moi et le pays entier avions décidé d'oublier!
Levons nos verres au revival du nom Robert, au retour aux sources, aux vraies valeurs, celles de nos pères, nos grands-mères, celles de nos Robert!
Mais avant tout célébrons une fois encore cette bière immonde, froide et incolore, celle qui nous saoûle mais qu'on adore, celle qui donne envie d'en inventer des bonnes raisons, des fausses, des vraies, de trinquer et de crier : LEVONS NOS VERRES MON P'TIT ROBERT!!!

mardi 10 janvier 2012

Non, tout n'est pas autobiographique (et heureusement d'ailleurs)

Reality

C'est pour ça que j'ai voulu que tu me rejoigne sur les remparts de Lusseau. C'est là que je l'ai rencontrée la petite Virginie. Elle était toute jolie avec son manteau rouge. Je lui ai d'abord demandé l'heure, histoire d'engager la conversation, mais elle a pas eu l'air de s'intéresser à mon intérêt. J'ai essayé encore en lui demandant si elle venait souvent là, sur les remparts, mais elle a pas mieux répondu. et puis pour faire un peu d'humour je lui ai demandé si elle marinait chez ses harengs, ah ah, j'adore cette réplique, elle est top. Par contre, elle a pas eu l'air d'apprécier, elle, parce que c'est là dessus qu'elle est partie en levant les yeux vers le ciel. J'ai su qu'elle s'appelait Virginie parce qu'elle avait un collier avec ce prénom gravé sur une petite plaque d'émail. Je sais pas pourquoi elles font toutes ça. Ya pas moyen qu'une seule fille me trouve assez intéressant pour engager ne serait-ce qu'une conversation. J'ai dépensé 500 balles dans les cours de séduction avec ce coach qui s'est finalement emballé toutes les nénettes que j'avais abordées, surmontant ma grande timidité. Il m'a trop déçu. J'avais mis beaucoup d'espoir dans cette démarche. Finalement je suis plus pauvre et encore plus seul qu'avant. J'en ai marre de manger chaque soir devant ma télé, un plat de chez Picard sur les genoux, parce que je trouve ça trop déprimant de cuisiner juste pour moi. J'ai peur de finir comme le libraire d'à côté, Roger, si seul, sans aucune autre compagnie que ses livres, si bien qu'il ne trouve même plus l'intérêt de se laver. Je veux pas finir puant et couvert de poussières comme ce vieil ermite. J'ai même pas d'amis pour me présenter de jolies nanas qui pourraient m'aimer....C'est pour ça que je t'ai fait venir ici, Maman, sur les remparts de Lusseau... Pour te dire que, Maman, je veux redevenir un petit garçon...la vie de grand, j'aime pas.